Théma : Suis-je fait pour une Classe Préparatoire ?
Cet article vise à répondre aux questions traditionnelles que se pose tout étudiant désireux d’effectuer une Classe Préparatoire.
"Ai-je le niveau pour faire une Classe Préparatoire ?" - "Ai-je plus intérêt à suivre telle ou telle formation en termes de réussite aux Concours… ?" - "Est-ce que je vais m’épanouir en Classes préparatoires ?"
Quel est le niveau nécessaire pour intégrer et surtout réussir en Classes Préparatoires ?
Si on peut considérer assez rapidement qu’un (très) bon élève a un niveau de performance scolaire (très) supérieur à la moyenne (bon niveau de connaissances générales, curiosité, goût d’apprendre,...), il est difficile - dans l’absolu - de répondre à la question : « j’ai xxxx de moyenne générale, est-ce que je peux réussir en prépa ? ». Et ce d’autant plus que la moyenne est contextuelle et variable d’une classe à l’autre, et encore plus d’un Lycée à l’autre !
Tout d’abord, afin de poser le cadre, on peut recourir à quelques chiffres et statistiques. Sur la base de 320 000 bacheliers STMG, ES, et S, et de 40 000 inscrits par an en premières années de classes préparatoires HEC et Scientifiques, cela représente 13% des élèves de Terminale. Si l’élève figure dans les 15%-25% en tête de classe, il peut donc légitimement se questionner sur le fait de suivre ou non une Classe Préparatoire. Il faut évidemment relativiser et intégrer dans l’équation la qualité de la classe suivie et du lycée : sans aucune intention de stigmatiser, force est de constater que certaines classes et/ou certains lycées ont historiquement une proportion plus importante d’élèves qui effectuent une classe préparatoire.
La mention visée1 (TB, B et même AB) est un second indicateur, la grande majorité des étudiants de Classes Préparatoires ayant une mention TB ou B, voire AB au Baccalauréat.
Mais il faut aussi évaluer plus finement la performance passée au lycée (première et terminale) et affiner l’évaluation de son profil : suis-je complet (c’est-à-dire, ai-je un bon niveau dans toutes les disciplines principales) ? Quelles sont mes matières fortes et de prédilection ? Quelles sont les matières dans lesquelles j’éprouve des difficultés ou pour lesquelles je possède un moindre intérêt ? La question est importante car, globalement, les épreuves écrites des Ecoles de commerce ou d’ingénieurs nécessitent de ne pas avoir de points faibles, d’avoir un bon niveau d’ensemble et d’avoir au moins une matière forte (idéalement dans la ou les disciplines à fort coefficient aux concours). Une régularité ou une progression dans la performance est également un indicateur intéressant.
Enfin, il faut surtout estimer son potentiel et son intention de s’impliquer dans ses études…. Quel a été le niveau d’implication pendant la Terminale ? Est-ce que l’élève a dû travailler beaucoup ou non pour atteindre les résultats obtenus ? Il faut savoir qu’un étudiant peut progresser significativement et se révéler en Classes Préparatoires s’il s’implique réellement et travaille, non seulement fortement mais aussi intelligemment et efficacement et ce, dans la durée. Pour le résumer de manière imagée : être à la fois « lièvre et tortue » ! Les conseils de travail inculqués par les enseignants et la méthodologie d’accompagnement (tutorat, colles, évaluations) permettent à l’étudiant de mieux apprendre à apprendre et donc de progresser.
Ai-je plus intérêt à suivre telle ou telle formation en termes de réussite aux Concours...
La réponse classique : « la prépa est la voie royale » n’aide pas vraiment à l’orientation… Et surtout elle est moins pertinente qu’il y a 10 ou 20 ans : le développement des voies parallèles (par concours d’admission sur titre, L2, BTS, IUT, L3, M1, etc.) - permettant l’accès aux Grandes Ecoles et in fine la détention du même diplôme et les mêmes potentialités de début de carrière – suscite légitimement le questionnement… « A quoi bon faire une prépa, plus exigeante et stressante, si c’est pour arriver au même résultat avec une voie estimée plus sereine et épanouissante… ?».
Il convient cependant de bien rappeler que si la majeure partie des Ecoles de commerce ou d’ingénieur ont effectivement des dispositifs d’accès autres que celui des Classes Préparatoires, certaines ne le proposent pas ou uniquement à un niveau avancé du programme (en deuxième année, M1, par exemple) ou qu’avec un nombre très limité de places. Par exemple : il n’y a pas d’admission parallèle en première année (L3) du programme HEC et 90 places seulement en deuxième année (M1)…
Les Classes Préparatoires restent donc actuellement majoritairement la principale si ce n’est la seule voie d’accès en L3, à savoir la première année de Grande Ecole. Ce qui permet de vivre l’intégralité du Cycle L3-M1-M2 et profiter des enseignements et parcours offerts dans leur globalité !
Ainsi, environ 75 % de places offertes pour les prépas à opposer aux 25% des places offertes « en parallèle » au niveau L3 pour les Ecoles de commerce les plus réputées (Banques d’épreuve BCE et Ecricome) et environ 70 % de places offertes pour les prépas contre 30% de places offertes en parallèle au niveau L3 pour les Ecoles d’ingénieur.
Par ailleurs, au-delà des chiffres de places offertes, les voies parallèles font aussi l’objet de concours avec des épreuves écrites et orales. Et la concurrence est in fine tout aussi affirmée dans les concours d’admission parallèle que pour les concours pour les élèves de Classes Préparatoires ! Faire le choix d’une filière autre que Classes Préparatoires n’est donc pas du tout un gage de sérénité et de facilité ! Et il faudra que l’étudiant « se débrouille » seul pour se préparer aux différentes épreuves. Par exemple pour les épreuves d’Ecole de commerce : épreuves écrites (synthèse ou commentaire de texte, dossier, test d’aptitude à la gestion, test d’anglais) et orales (entretien de personnalité et/ou de culture générale, entretien en anglais voire en LV2). A moins de trouver des formations, très rares, qui permettent simultanément d’obtenir un titre de l’enseignement supérieur tout en préparant les concours d’admission sur titre. C’est le cas par exemple du BTS MUC de Stanislas Cannes.
Il convient aussi de s’intéresser au ratio du nombre de candidats/nombre de places et plus globalement au niveau de sélectivité et au niveau requis pour réussir. Ceci dit, la question posée n’est pas tant « a- t-on, en général, plus de chances d’intégrer une Grande Ecole par les Classes Préparatoires vs les admissions parallèles sur titre » que « ai-je, moi, plus de chances…? ». Il s’agit donc, là encore, d’estimer la bonne adéquation du profil, du projet (quelle école visée, durée du parcours en Grande Ecole fonction des parcours souhaités – tous les parcours ne sont pas toujours possibles lorsqu’on intègre en 2ème année !, des capacités de financement, …), le potentiel et la capacité d’engagement de l’étudiant avec la formation suivie et les modalités de concours. Et cela est propre à chacun !
Pour le résumer de manière imagée et triviale, il n’y pas de bon ou de mauvais « cheval » en soi mais un bon cheval en fonction du cavalier, de l’obstacle à sauter et du parcours souhaité !Enfin, pour être définitivement complet quitte à s’éloigner un peu du sujet, il faut aussi évoquer le fait que depuis plusieurs années, les poursuites d’étude entre Classes Préparatoires, Grandes Ecoles et Universités, en France et à l’étranger étant facilitées, il est possible d’envisager des parcours pluriels. Par exemple : Classes Préparatoires économiques et commerciales puis L3 universitaire en France puis M1 et M2 en Grande Ecole de management ; IUT puis Bachelor à l’étranger puis M1 et M2 en Grande Ecole ; Classes Préparatoires scientifiques puis Ecole d’ingénieur puis doctorat universitaire ; etc...
Est-ce que je vais m’épanouir en Classes Préparatoires ?
La question est loin d’être secondaire. Tout d’abord il s’agit de deux années d’études, ce qui correspond pour un cycle Master traditionnel de cinq ans à 40 % de la formation ! Autant être épanoui et satisfait de ses conditions d’étude ! Ensuite, on peut émettre l’idée que plus l’étudiant est « heureux », mieux il apprendra et plus il sera performant, et que, plus il est performant, plus il sera heureux…
Or, très loin des clichés issus du passé, la classe préparatoire est un lieu véritablement épanouissant, à condition évidemment d’être en phase avec l’exercice ! L’expérience d’exigence, de rigueur, et d’approfondissement des méthodes d’apprentissage et de connaissances génère pour le plus grand nombre d’élèves un fort épanouissement intellectuel. Par ailleurs, l’expérience collective, l’émulation, la dialogique vertueuse entre collaboration et compétition, les liens forts entre étudiants et enseignants sont aussi sources de satisfaction. Enfin, à l’issue de la formation, la fierté d’avoir été confronté à la difficulté, d’avoir progressé et d’avoir réussi à intégrer une Ecole, est une source finale de contentement. Oui, on peut s’épanouir en Classes Préparatoires, si on a envie de travailler, d’apprendre de manière réelle et durable, de progresser, d’être accompagné et de réussir !
Face à ces questions et aux tactiques à adopter, la Direction de Stanislas et l’équipe enseignante sont à votre entière disposition pour contribuer à cette réflexion personnalisée et vous donner les conseils propres à chacun.
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1 : Visée car la mention n’est obtenue que deux mois avant l’entrée en CPGE et après les décisions d’orientation